Les Vers de terre pèsent plus lourd que tous les autres animaux réunis !


Les vers de terre constituent la moitié de la biomasse animale terrestre.

1. Le poids écrasant des vers de terre

Un monopole inattendu
Selon une étude publiée dans PNAS (2018, voir source en bas de ce post), les vers de terre représentent environ 1,2 milliard de tonnes métriques, soit 50% de la biomasse animale terrestre totale.

En comparaison (voir tableau plus bas) :
Le bétail domestique (vaches, porcs, moutons) pèse 600 millions de tonnes (25%).
Les humains atteignent 60 millions de tonnes (2,5%).
Tous les mammifères sauvages (éléphants, loups, cerfs) ne totalisent que 20 millions de tonnes (0,8%).

Cette domination s’explique par leur densité phénoménale : dans une prairie fertile, on peut trouver jusqu’à 1 million de vers par hectare, pesant collectivement 1 à 3 tonnes.

Pourquoi une telle abondance ?
Une adaptation parfaite
: Présents sur tous les continents (sauf déserts et glaciers).
Un cycle de vie rapide : Certaines espèces produisent 100 œufs par an.
Peu de prédateurs directs : Les taupes et oiseaux en mangent, mais pas assez pour limiter leur expansion.

2. Le rôle clé des vers dans les écosystèmes

Ingénieurs des sols
Les vers ne sont pas juste nombreux – ils sont indispensables à la vie terrestre. Leur action façonne littéralement notre monde :
Aération des sols : Leurs galeries permettent à l’eau et à l’oxygène de pénétrer.
Fertilisation naturelle : Leurs déjections (turricules) sont 5 fois plus riches en nutriments que la terre environnante.
Recyclage de la matière organique : Ils digèrent 100 tonnes de terre/ha/an, accélérant la décomposition.

Des alliés climatiques méconnus
Stockage du carbone
: Les sols riches en vers séquestrent jusqu’à 5 fois plus de CO₂ que les forêts.
Résistance aux inondations : Leurs tunnels réduisent le ruissellement de 30%, limitant l’érosion.

3. L’Impact dévastateur de leur disparition

Un déclin silencieux mais alarmant
Depuis 1950, les populations de vers de terre ont chuté de 75% en Europe (Journal of Applied Ecology, 2020), à cause de :
L’agriculture intensive (labour profond, pesticides).
L’urbanisation (bétonnage des sols).
Le changement climatique (sécheresses accrues).

Que se passerait-il s’ils disparaissaient ?
Effondrement des rendements agricole
s : -30% selon Rothamsted Research.
Libération massive de CO₂ : Les sols perdraient 140 millions de tonnes de carbone/an.
Inondations catastrophiques : Sans leurs galeries, l’eau s’écoulerait en surface.

4. Vers de terre vs. humanité : un paradoxe frappant

La biomasse en perspective

CatégorieBiomasse
(millions de T)
Part du totalDétails clés
Vers de terre1 20050%Dominent tous les écosystèmes non-désertiques
Bétail domestique60025%Vaches : 400M t, porcs : 100M t
Humains (Homo sapiens)602.5%Poids moyen : 62 kg/personne
Mammifères sauvages200.8%Éléphants : 3M t, rongeurs : 7M t
Oiseaux domestiques401.7%Poulets : 35M t (99% de la biomasse aviaire)
Oiseaux sauvages20.08%Moineaux, pigeons dominent
Insectes & arthropodes30012.5%Fourmis : 100M t, termites : 70M t
Reptiles & amphibiens100.4%Serpents : 3M t, grenouilles : 5M t
Autres invertébrés1506.3%Escargots, limaces, etc.
Total estimé2 382100%


Ce tableau révèle une réalité brutale : nous avons remplacé la faune sauvage par du bétail, mais les vers restent les maîtres invisibles du monde terrestre.

5. Comment protéger ces héros du sol ?

Solutions concrètes
Agriculture régénérative (sans labour, couverts végétaux).
Interdiction des pesticides tueurs de vers (comme le glyphosate).
Réhabilitation des sols urbains (végétalisation, compost).

Un mouvement mondial en marche
L’ONU a déclaré 2025 “Année internationale des sols”.
Des startups développent des “vers composteurs” pour les villes.

Conclusion : un pouvoir invisible
Les vers de terre sont bien plus qu’une curiosité biologique – ils sont les architectes de notre monde. Leur déclin menace notre sécurité alimentaire, notre climat et notre avenir. Pourtant, leur sort reste ignoré.

Et si la vraie “force verte” de la planète n’était pas dans les forêts… mais sous nos pieds ?

Source : https://www.pnas.org/doi/10.1073/pnas.1711842115

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